samedi 7 mai 2011

Les maîtres vénitiens et flamands

Le 8 mai se clôturait l'exposition des maîtres vénitiens et flamands au musée Bozar. Cette exposition était l'occasion de faire dialoguer des oeuvres de deux écoles mutuellement influencées.

Je n'ai pas l'érudition d'un professeur d'histoire de l'art où d'un guide sur l'art en soi. La
sensibilité artistique qui m'anime est moins portée sur les techniques artistiques que sur l'émotion que me procure une oeuvre.

S'essayer à l'étude d'une oeuvre sans les appuis théoriques nécessaires entraînerait la rédactrice que je suis a un évident casse pipe. Mais le challenge en vaut la chandelle puisque cette exposition très bien réalisée m'a plu.

Alors qu'est ce que la renaissance? Un peu de background pour commencer...

Le terme renaissance fut employé pour la première fois en 1840 pour traduire le terme italien de Rinascita utilisé en 1550, par Giorgio Vasari quand il décrivait le renouveau culturel de son temps.

Au sens propre, ce terme désigne un changement radical d'orientation culturel, qui s'opère au début du XVe siècle, d'abord à Florence pour atteindre son apogée dans toute l'Italie vers 1500.

Cette phase marque très nettement les débuts de l'art moderne européen. A cette époque, les conditions historiques sont réunies pour permettre le développement d'un nouveau courant
d'idée, de comportement et de connaissance. Ainsi est né le quattrocento.

Sur le plan politique, on voit l'enrichissement et le rôle grandissant de cours puissantes (les Médicis à Florence, les Visconti et sforza à Milan etc.). Par-delà le faste de leur vie publique et privée, elles introduisent le mécénat. Ceci permettra à l'art de jouer un rôle considérable dans la vie sociale.

Les mécènes sont, pour la plupart des aristocrates marchands qui protègent des artistes dans leurs murs, leur permettent de créer et sont les principaux commanditaires de leurs oeuvres.

Sur le plan des idées, on voit le développement d'un vrai humanisme qui mêlait l'esprit religieux à la curiosité profane. Érasme en fut le grand théoricien. L'enseignement humaniste reposait surtout sur l'étude des textes classiques grecs et latins, mais comprenait aussi des disciplines telles que la grammaire, la rhétorique, la poésie et la morale. On assiste aussi à la redécouverte des disciplines ésotériques comme l'astrologie et l'alchimie.

Dans cette nouvelle façon de penser, on va insister sur le rôle central de l'homme comme pivot du savoir. L'art se dotera de nouvelles méthodes de perception du monde comme les mathématiques, indispensables en architecture comme en peinture quand on veut reproduire la réalité (perspective, 3ème dimension etc.).

Ce sont les échanges commerciaux, maritimes entre l'Europe du nord et l'Italie qui ont permis le développement des échanges artistiques. Les artistes suivaient les marchands sur les routes et venaient découvrir ce qui se faisait en Italie. C'est de cette manière que les écoles de peinture flamandes et vénitiennes se sont mutuellement influencées.

Sur l'exposition, l'influence entre les deux mouvements est clairement visible.

On remarque une évolution dans les sujets (évolution décidée par le commissaire de l'exposition), durant le quattrocento, une prédominance des sujets religieux notamment une multitude de vierges à l'enfant. Comme celle ci de Bartolomeo Montagna.

Puis passant aux sujets plus mythiques tels que les dieux grecs comme le Bacchus de Jordaens.


Pour finir par des représentations de Venise comme seul Canaletto peut les réaliser.


L'exposition Des maîtres flamands et vénitiens montrait à voir l'importance des échanges commerciaux et leur impact sur l'art entre le 14e siècle et le 19e. Un début de mondialisation dont les peintres de l'époque ont su s'approprier les bienfaits.

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