mardi 31 mai 2011

Le chat du rabbin


Selon Ernest Hemingway, "Le chat est d'une honnêteté absolue : les êtres humains cachent, pour une raison ou une autre, leurs sentiments. Les chats non." Sauf "Le chat du rabbin" (de Joann Sfar) qui lui, après l'ingestion d'un perroquet ment comme un arracheur de dents.

C'est demain que sort l'adaptation au cinéma de la bande dessinée homonyme, "Le chat du rabbin", conte né dans l'imagination prolifique du dessinateur.

Dans l'Algérie des années 20, le chat d'un rabbin d'Alger parle depuis qu'il a dévoré un perroquet mais n'utilise ce don que pour mentir ou dire des vérités blessantes. Le rabbin décide alors de l'éduquer et de lui enseigner à être un "bon" juif afin de contrer l'influence néfaste qu'il pourrai avoir sur sa maîtresse, la fille du rabbin.

Ce conte est un prétexte pour Joann Sfar d'explorer les coutumes, traditions des juifs d'Algérie, thème peu traité dans la bande dessinée.

Adapté des cinq tomes de la série publiée chez Dargaud et vendus à ce jour à 900 000 exemplaires, ce film co-réalisé avec Antoine Delesvaux est fin prêt pour les salles obscures.
Sa sortie prévue initialement en 2009 avait été repoussée par la décision du réalisateur d'utiliser la technologie 3D relief.

Joann Sfar est un touche à tout. Avec une grande spontanéité dans ses projets, il couvre le prisme des sujets sensible à l'humain.
Magnifiant Gainsbourg en 2010, publiant des livres d'enfants refusés par d'autres éditeurs sur des sujets sensibles où encore en dessinant les pochettes du groupe de rock français Dionysos, la marmite de Joann Sfar nous livre avec l'adaptation "Le chat du rabbin" une nouvelle fournée de bon sens et d'humour délicat.

Et hop pour finir, une petite interview de Joann Sfar par une consoeur de Lille TV:




samedi 28 mai 2011

RIP Gil Scott Heron


Il s'est éteint vendredi 27 mai 2011 à l'age de 62 ans. Celui qui était considéré comme le père de la scène rap avait marqué l'histoire musicale avec ses spoken word où chants scandés. L'influence très fort de son environnement font de la rue et des problèmes sociaux les thèmes principaux de son répertoire. Luttant et dénonçant ces difficultés au quotidien, Il s'était imposé comme le héraut de la cause noire américaine. "The Revolution Will Not Be Televised", en 1974 a permis sa reconnaissance internationale.
Souffrant du sida, il laisse en héritage l'album "I'm New Here" sorti en 2010.
Pour rappel et pour le plaisir...




mercredi 18 mai 2011

DVD blog Bertrand Tavernier


Du 22 au 29 juin aura lieu le Brussels Film Festival. Etant bénévole dans ce festival, j'ai eu le plaisir d'apprendre que Bertrand Tavernier y présentera une leçon de cinéma.
Ce sera sans doute l'occasion de découvrir un pilier du 7è art français.

Et puis au détour d'une page google, Surprise! Mr Tavernier tiens un DVDBlog pour la SACD (société des auteurs compositeurs dramatiques).
L'intérêt éveillé, je commence à explorer et réalise que la sélection proposée est aussi éclectique et pointue que peut l'être le cinéma en général.
L'auteur de "50 ans de cinéma américain"commente et conseille où non les meilleurs films qu'il voit, tout en annotant ses découvertes du contexte cinématographique de leur sortie au cinéma.

http://www.tavernier.blog.sacd.fr/

C'est bien fait, et intéressant, le réalisateur de l'excellent "Dans la brume électrique" nous offre ici un parfait repertoire pour les longues et froides soirées d'hiver . Je conseille!

mardi 17 mai 2011

Qu'est ce que l'art?


Etienne Souriau? Ce nom, vous est peut être inconnu. Saviez que vous utilisez une expression qui découle de son travail? Le septième art. Ou cinéma.
Ce cher monsieur, professeur d'Esthétique et titulaire de cette même chaire à la Sorbonne jusqu’à sa retraite, a détaillé la meilleure classification jamais donnée aux diverses formes artistiques.

Dans La Correspondance des arts. Éléments d’une esthétique comparée (1969), il s'emploie à une classification des arts basé sur les caractéristiques sensorielles artistiques telles que la saillie, la ligne, la couleur, la mélodie, le mouvement, la prononciation et la lumière.
Grâce à ces critères, il répond aux impératifs émotionnels d'une démarche artistique.
On retrouve 7 classes différentes, chacune d'elle comporte deux niveaux, l'un est représentatif l'autre abstrait.
Ainsi:
1) Sculpture/architecture
2) Dessin/arabesque
3) Peinture représentative/ peinture pure
4) Musique dramatique ou descriptive/ musique
5) Pantomime/danse
6) Littérature et poésie/prosodie pure
7) Cinéma et lavis photo/éclairage projections lumineuses.

Depuis 1969 et la sortie de son livre, d'autres formes artistiques se sont développées. Elles ont été ajoutées à la classification de Souriau sans pour autant faire l'unanimité chez les spécialistes d'Esthétique.
8) Télévision
9) Bandes dessinées

Déterminer ce qui est art ou non est une question qui taraude les théoriciens depuis longtemps.
Jusqu’au 19e siècle ce sont des productions d'objets que le public s'accorde à trouver beaux suivant un jugement de gout, de stimulation des sens ou produisant une forme de connaissance ou de vérité qui fait l'art.
L'art moderne et contemporain, eux abandonnent la notion de beau et d'intemporalité et s'attachent plus à la notion de création de l'humain, une production dans laquelle une époque peut s'identifier.

dimanche 15 mai 2011

Jeff Wall The crooked path.



Milk, Jeff Wall, 1984

Reintégrer l'inspiration dans le processus post-créatif est une idée que le musée Bozar semble affectionner. Après les influences mutuelles des maîtres vénitiens et flamands, c'est le photographe Jeff Wall qui s'essaye à cette contextualisation.

Plus habitué aux grandes rétrospectives de son travail comme au MoMa ou au Tate modern, Jeff Wall s'est prêté au jeu de la redécouverte. Il a lui même choisi les 25 très grandes photographies qui composent l'exposition et la centaine d'oeuvres qui l'ont inspiré. La variété des artistes qui ont inspirés Jeff Wall est importante, cela va de Duchamp à Flavin, de Sander à Claerbout, de Pasolini à Stella.

Le photographe et son modèle, Jeff Wall, 1979

Car l'homme est cultivé, ancien enseignant en histoire de l'art au Canada, les scénographies de Jeff Wall foisonnent de références à la peinture classique. "Le photographe et son modèle" par exemple se réfère aux "Ménines" avec la posture du photographe identique à celle du peintre dans l'oeuvre de Velazquez.

Les ménines, Diego Velazquez, 1656

Jeff Wall est un photographe de réflexion et en cela se démarque dans le monde des photographes en cela qu'il scénarise et compose pendant des mois une image, l'Image qui fera l'oeuvre. Comme un peintre la gestation d'une oeuvre se fait sur du long terme, avec l'introduction de subtiles nuances qui rendront plus naturel le résultat final.
Jeff Wall est un photographe à part, qui durant sa carrière n'a produit que 120 à 150 photos, de grand format voire de très grand format, souvent placées sur des caissons lumineux.


The crooked path (nom de l'exposition) est un chemin tortueux, celui emprunté par la créativité d'un auteur. Créativité mise à l'honneur à Bozar à partir du 27 mai jusqu'au 11 septembre prochain.

jeudi 12 mai 2011

Les blogs bandes dessinées





C'est une des grandes tendances du moment. Les blogs BD se multiplient. Fer de lance de la blogosphere, les illustrateurs ont trouvé dans le web un extraordinaire moyen de se faire connaitre.

En chroniquant en images et avec beaucoup d'humour leur quotidien, ces dessinatrices permettent de prendre du recul sur la vie et de relâcher la pression un peu comme le fait le site viedemerde.fr.
Margaux Motin Pénélope Bagieu, en sont les exemples les plus connus mais le tremplin est aussi utilisé par les petits "jeunes" de l'illustration, fraîchement sortis des études de Bandes dessinées.
Quelques exemples:


mardi 10 mai 2011

Bouillon Kube

Juste un petit mot pour noter la découverte d'un espace créatif à St Gilles, Le Bouillon Kube ouvert depuis quelques mois. L'association WiKube en est le cadre légal. Repaire d'artistes et regorgeant de projets en tout genre, un chouette endroit à découvrir sur ce site.

samedi 7 mai 2011

Les maîtres vénitiens et flamands

Le 8 mai se clôturait l'exposition des maîtres vénitiens et flamands au musée Bozar. Cette exposition était l'occasion de faire dialoguer des oeuvres de deux écoles mutuellement influencées.

Je n'ai pas l'érudition d'un professeur d'histoire de l'art où d'un guide sur l'art en soi. La
sensibilité artistique qui m'anime est moins portée sur les techniques artistiques que sur l'émotion que me procure une oeuvre.

S'essayer à l'étude d'une oeuvre sans les appuis théoriques nécessaires entraînerait la rédactrice que je suis a un évident casse pipe. Mais le challenge en vaut la chandelle puisque cette exposition très bien réalisée m'a plu.

Alors qu'est ce que la renaissance? Un peu de background pour commencer...

Le terme renaissance fut employé pour la première fois en 1840 pour traduire le terme italien de Rinascita utilisé en 1550, par Giorgio Vasari quand il décrivait le renouveau culturel de son temps.

Au sens propre, ce terme désigne un changement radical d'orientation culturel, qui s'opère au début du XVe siècle, d'abord à Florence pour atteindre son apogée dans toute l'Italie vers 1500.

Cette phase marque très nettement les débuts de l'art moderne européen. A cette époque, les conditions historiques sont réunies pour permettre le développement d'un nouveau courant
d'idée, de comportement et de connaissance. Ainsi est né le quattrocento.

Sur le plan politique, on voit l'enrichissement et le rôle grandissant de cours puissantes (les Médicis à Florence, les Visconti et sforza à Milan etc.). Par-delà le faste de leur vie publique et privée, elles introduisent le mécénat. Ceci permettra à l'art de jouer un rôle considérable dans la vie sociale.

Les mécènes sont, pour la plupart des aristocrates marchands qui protègent des artistes dans leurs murs, leur permettent de créer et sont les principaux commanditaires de leurs oeuvres.

Sur le plan des idées, on voit le développement d'un vrai humanisme qui mêlait l'esprit religieux à la curiosité profane. Érasme en fut le grand théoricien. L'enseignement humaniste reposait surtout sur l'étude des textes classiques grecs et latins, mais comprenait aussi des disciplines telles que la grammaire, la rhétorique, la poésie et la morale. On assiste aussi à la redécouverte des disciplines ésotériques comme l'astrologie et l'alchimie.

Dans cette nouvelle façon de penser, on va insister sur le rôle central de l'homme comme pivot du savoir. L'art se dotera de nouvelles méthodes de perception du monde comme les mathématiques, indispensables en architecture comme en peinture quand on veut reproduire la réalité (perspective, 3ème dimension etc.).

Ce sont les échanges commerciaux, maritimes entre l'Europe du nord et l'Italie qui ont permis le développement des échanges artistiques. Les artistes suivaient les marchands sur les routes et venaient découvrir ce qui se faisait en Italie. C'est de cette manière que les écoles de peinture flamandes et vénitiennes se sont mutuellement influencées.

Sur l'exposition, l'influence entre les deux mouvements est clairement visible.

On remarque une évolution dans les sujets (évolution décidée par le commissaire de l'exposition), durant le quattrocento, une prédominance des sujets religieux notamment une multitude de vierges à l'enfant. Comme celle ci de Bartolomeo Montagna.

Puis passant aux sujets plus mythiques tels que les dieux grecs comme le Bacchus de Jordaens.


Pour finir par des représentations de Venise comme seul Canaletto peut les réaliser.


L'exposition Des maîtres flamands et vénitiens montrait à voir l'importance des échanges commerciaux et leur impact sur l'art entre le 14e siècle et le 19e. Un début de mondialisation dont les peintres de l'époque ont su s'approprier les bienfaits.

jeudi 5 mai 2011

Fubiz, ou "essaye de faire mieux que moi"....


C'est un site presque pas comme les autres. Un site qui en tout cas fait l'unanimité auprès de son public.
Depuis 2005 c'est une plateforme de diffusion et de mise en lumière de la culture urbaine, des arts numériques, du graphisme et des produits tendances.
A chaque jour sa découverte, comme leur crédo "A daily dose of inspiration" et un leitmotiv de créativité, publicité innovante, séries photographiques, ou clip musicaux époustouflants, font que tout est sur Fubiz.

A un tel point qu'en 2008, l’équipe de Fubiz et Romain Colin son fondateur lance sa boîte de conseil en communication interactive, Fubiz interactive. Afin "d'accompagner les marques dans leurs démarches marketing".
Avec 4 millions de pages vues par mois, Fubiz est placé dans les 100 blogs les plus consultés mondialement.
Éclectique, le site propose aussi les coups de coeur musicaux du moment sous forme de podcasts.
Mais sa plus grande réussite reste la découverte et le la mise en lumière d'artistes peu visibles et de démarches inédites tels un design de voiture électrique innovant par Ecco, ou encore un avant après des boxeurs par Nicolai Howalt afin d'illustrer l'impact de ce sport sur ces sportifs.

Avec cette idée de succinctement présenter les oeuvres et leurs auteurs afin de laisser toute liberté à l'internaute de ressentir et de juger de leurs démarches.



lundi 2 mai 2011

Fête de la Musique


Juin arrive et avec lui le soleil, les barbecues et bien sur la fête de la musique.
Avec son lot d'orchestres et d'amateurs, de concerts "officiels" et de tapage nocturne.
Un bon plan à Bruxelles, tous les ans l'orchestre national de Belgique se produit gratuitement durant la semaine du 21 juin.
Cette année c'est le dimanche 19 juin que les notes du concerto n°2 pour piano de Frédéric Chopin s’élèveront dans l'enceinte de Bozar.
Sous la direction de Walter Wellers seront aussi joués, Los esclavos felices (ouverture)Juan Arriaga de Crisostomo et la Symphonie n°1, H.289 de Martinu Bohuslav.
  • Une occasion unique et gratuite de voir la formation symphonique nationale.

Frederic Chopin Concerto n°2 pour piano. Joué par le Kurakow philharmonic orchestra Poland avec pour pianiste Aika Dan.

Plus d'informations sur le site de l'orchestre national de Belgique.
Tickets à retirer au Bozar.