lundi 2 février 2009

Fermeture du centre social La Pergola


Le 30 janvier dernier était la fin d'une ère, l'ère de l'utopie. Depuis 1989 la Pergola tenait le haut du pavé en matière de culture alternative à Milan. Que ce soit la musique, les arts picturaux, la danse, de la politique aux mouvements d'aide aux sans abris et aux mères isolées, des laboratoires informatiques aux radios pirates c'est toute une institution qui meurt.


Cela faisait vingt ans, vingt années d'activité dans le quartier Isola, durant lesquels le centre social a accueilli et enrichi la mouvance des centres sociaux autogérés.

Depuis ses débuts beaucoup de centres se sont créés, trop ont aussi fermés, pour faire place à des projets immobiliers ou comme la Pergola pour être restitués à leurs propriétaires.

Né en 1975, Leoncavallo le tout premier situé lui aussi à Milan a survécu à de nombreuses démolitions décidées par les autorités mais finissait toujours par renaitre de ses cendres. .

L'une de ceux qui se souviennent des débuts du mouvement est Daniele Farina, députée de Rifondazione le parti communiste italien, qui nous explique qu'au départ « Nous partions des besoins du territoire qui n'étaient pas affrontés par les institutions, grâce à un pacte entre le savoir et le professionnalisme de ceux qui intervenaient dans les milieux marginalisés »

Ainsi les centres sociaux comme la Pergola sont des espaces de proposition et de réalisation d'activités culturelles et des lieux d'expressions sous toutes leurs formes. Ils sont gérés de manière communautaire et collective, et à la différences des autres types de centres sociaux, les centres sociaux autogérés ne font pas de réelles différences entre usagers et organisateurs.

Les décisions officielles sont prises par une assemblée à laquelle tous ceux qui fréquentent le centre peuvent prendre part. D'ailleurs Leoncavallo présente depuis plusieurs années son bilan à la mairie mais continue de recevoir tous les deux mois la visite de l'huissier qui signe à chaque fois l'ordre d'éviction. A la base les centres sociaux autogérés sont nés de la volonté de groupes affiliés à la gauche radicale mais il en existe d'autres affiliés à l'extrême droite ou sont comme le « Casa pound » de Rome clairement fascistes.

Au quotidien un centre social offre l'accès facilité à une multitudes d'activités en vue de promouvoir le sport, la littérature, la musique, l'internet... Mais aussi des repas gratuits pour clandestins et sans abris. Les centres sociaux sont un pendant important de la lutte contre l'exclusion sociale et impliquent dans la communauté ceux que la société a abandonné.

Le 30 janvier dernier l'expérience La Pergola s'est donc arrêtée avec la restitution de la propriété après l'échec de la tentative de rachat du site, et c'est un morceau de l'histoire milanaise qui s'en va et qui laisse un goût de cendres dans la gorge de tous ceux qui ont connus ces glorieuses heures.